Une
première réunion inter cagnottes solidaires est organisée à
Paris le 1er Septembre 2014, à l'initiative de MIRAMAP.
lundi
1er septembre 2014 - 14h-17h, dans les locaux associatifs partagés
par le réseau des AMAP d'Île de France, 24 rue
Beaubourg 75003 PARIS
(Métro
Rambuteau)
Liste actualisée des
cagnottes solidaires en France (juin 2014)
-
Cagnotte solidaire autour du projet d'Elise Colas (Ile de France) (
voir ci dessous (*) l'extrait tiré du livre collectif "Une
autre finance pour une autre agriculture" et intitulé
"Bergère sans terre en Île de France"
- Cagnotte
solidaire paysanne du Calvados (Basse Normandie)
voir http://www.amap-bn.fr/-LA-CAGNOTTE-SOLIDAIRE-PAYSANNE-DU-CALVADOS-
-
+ projets (Cagnottes solidaires de la Vallée de l'Ouche - 21
Intentions
de cette rencontre
-
partager les expériences et mutualiser les réflexions (nous
sommes en phase d'expérimentation, de tâtonnement, beaucoup de
questions de fonctionnement se posent, nous pouvons y répondre
ensemble)
-
échanger et avancer vers la création d'un fonds inter-cagnottes,
et notamment à quels besoins il pourrait répondre (voir
ci-dessous une petite note sur ce projet)
-
réfléchir à l'essaimage du modèle de cagnotte et à sa
pérennité
Note
sur la création d'un fonds inter-cagnotes (à discuter,
rien n'est figé !)
Les
fonds solidaires de garantie national et régionaux peuvent être
mobilisés dans le cadre d’un prêt bancaire classique.
Néanmoins, on assiste à une multiplication des initiatives de
circuits courts de financement solidaire entre paysans et
consommateurs. Elles prennent des formes variées, sont souvent en
lien avec des Associations pour le Maintien d’une
Agriculture Paysanne (AMAP). Ces initiatives, sous forme de
cagnottes solidaires ou non, impliquent un engagement
supplémentaire du consommateur. Ce nouvel engagement constitue une
prise de risque réelle, l’activité
agricole étant soumise à des variables non maîtrisables (aléas
climatiques, volatilité des prix, nouvelles réglementations...).
La sécurisation des
apports à la cagnotte pourrait être un levier supplémentaire
pour lever des fonds.
En
2013, le MIRAMAP a commandité une étude de faisabilité juridique
pour la création d’un outil de garantie et de solidarité
financière innovante pouvant s’adapter à des contextes
locaux multiples et notamment en lien avec la mise en place de
cagnottes solidaires. Cette étude nous a permis d’avancer vers
le mode présenté ici.
Dans
un souci de ré-équilibrage des relations
producteurs – consommateurs
et aussi de solidarité entre les régions, le MIRAMAP
envisage la création d’un fonds de solidarité inter-régional
qui intégrerait :
* une
dimension de garantie afin de sécuriser l'apporteur en prenant en
charge une partie de la perte éventuelle liée à une défaillance
du paysan ;
* un
accompagnement des projets et mutualisation des expériences
(échanges, communication)
*
une possibilité d’apport complémentaire à une cagnotte
ou directement au paysan lorsqu’un besoin financier s’avèrerait
trop important pour être pris en charge intégralement par les
apporteurs de cagnottes.
Origine
des fonds
Les
fonds servant à garantir et à compléter les apports des
cagnottes proviendraient :
*
D’une dotation initiale issue de la collecte du MIRAMAP hébergée
par l’Association La NEF (environ 10 000 euros qui
permettrait de garantir environ 70 000 Euros de prêts de cagnottes
à 65%)
*
De la collecte de dons
*
Des cotisations des apporteurs des cagnottes solidaires
* Des
cotisations des paysans soutenus par les cagnottes (à confirmer)
Forme
juridique de ce fonds : association loi 1901
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(*)Bergère
sans terre en Île-de-France
Elise
Colas
D'après
le témoignage paru dans le livre collectif coordonné par MIRAMAP
aux éditions Yves Michel sous le titre ; « Une autre
finance pour une autre agriculture.
Mon
projet était de créer une troupe de brebis pour mettre en place
du pâturage gardé.
Cette
idée m'est venue en voyant une grande quantité d’herbe
« perdue » sur des zones alluviales exploitées pour
l’extraction de sable. Ces terres retirées de l’exploitation
agricole sont ré-aménagées en zones naturelles et vouées à le
rester. Or, le broyage tardif de l’herbe est effectué avec des
tracteurs. L’herbe, qui n’a plus guère de valeur, est exportée
ou dans le meilleur des cas compostée. Je n'avais pas
d'argent et les terres franciliennes sont très chères. Le choix
de commencer sans terre est donc d'abord un choix de faisabilité.
Si on veut commencer petit, il faut vivre sans terre. Ces
terres qui ne sont plus agricoles peuvent le redevenir en soutenant
l’élevage, très rare en Île-de-France où la culture
céréalière mécanisée et productiviste est dominante. En
montagne, les éleveurs n'ont que très peu de terres ; ils
vont sur des alpages qui sont la plupart du temps communaux et en
location, pourquoi ne pas faire la même chose ici ?
Le
projet était donc de tester l’activité avec l’accompagnement
d’un espace test agricole, en l’occurrence « Les Champs
des possibles » espace test agricole porté par le réseau
des AMAP d'Ile de France
A
la différence des autres projets des « Champs des
possibles » axés sur le maraîchage, et qui incluaient la
mise à disposition de terres et de matériel pour tester
l’activité, mon projet ne put se mettre en place qu’avec
l’achat d’animaux, ce qui est un investissement important
(10 000 euros).
Je
me suis donc tournée vers le Réseau des AMAP d'Île-de-France
afin de pré-vendre des contrats viande d’agneau un an à
l’avance et de financer le cheptel. Le complément de financement
fut obtenu avec l'aide d'une « C.I.G.AL.E.S. » (Club
d'Investissement à Gestion Alternative pour l'Economie Solidaire),
la CIGALES « Oseille fertile » à Paris, qui a très
bien accueilli mon projet et nous a fait un prêt de 2000 euros,
puis vers une AMAP (Les Jardins Enchantés, 78) qui, ayant mis de
côté de l’argent prélevé sur les paniers, nous a accordé un
prêt du même montant. La cigales et l’AMAP ont fait des apports
associatifs avec droit de reprise à l’association la Couveuse
Les Champs des possibles. Nous avons pu acheter les animaux et
lancer le projet.
Au
vu de ma situation, je n’aurais jamais pu souscrire de prêt
bancaire classique. L'argent m'a été prêté sur 3 ansà
taux zéro.
Entre
temps, la mobilisation des AMAP a permis la signature de contrats à
l’avance, qui permet d’avoir de la trésorerie pour le soin des
bêtes et la mise en place du projet.